Susciter les débats et déclencher une réflexion chez les élèves du lycée Raoul Georges Nicolo en Guadeloupe sont les deux vecteurs clés du café-philo qui se joue depuis plusieurs années sous le préau de l’établissement. Le 4 mai, j’ai été invitée à prendre part à ce dernier en tant que journaliste qui travaille sur le web.

Tout d’abord, je tiens à féliciter le lycée Raoul Georges Nicolo pour cette initiative, à destination des lycéens. Bien loin de la leçon de morale, le café philo pensé par le corps enseignant à pour réel but de laisser les élèves s’exprimer sur des sujets donnés. Ce 4 mai, ils étaient bien une soixantaine sur le préau et ont pris le temps de participer à ce débat sur les réseaux sociaux qui régissent nos vies, malgré nous.

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Journalistes et réseaux sociaux

En perte de vitesse, tous les médias que nous connaissons aujourd’hui, veillent, publient, et partagent les informations et leur vision qu’ils ont de l’information sur ces outils digitaux, accessibles sur tous les formats. (téléphone, tablette, ordinateurs..) .C’est devenu une habitude, nous nous informons sur les réseaux sociaux. Les rédactions traditionnelles se sont rendues compte de cette tendance et depuis l’ont ajouté à leur stratégie éditoriale. Un média, sans son réseau social est quasi inexistant aux yeux de la population. 90% des journalistes utilisent les réseaux sociaux, dans le cadre de leur travail.

Un espace où tout le monde peut s’exprimer

Avec internet, les barrières sont abolies. Les frontières n’existent plus. Tout le monde a eu droit a la parole avec ces réseaux sociaux qui sont présents toute la journée entre nos mains . Les élèves qui ont participé au débat, ont avoué passer plus de 10h/jour sur leur téléphone, parfois sans se rendre compte du temps qui passe. Une information importante sur notre utilisation abusive. Et vous combien de temps passez-vous sur ces fameux RS ? Combien de temps dure votre scrolling ? Qu’avez-vous retenu ? Et surtout qu’avez vous raté dans la réalité ?

Sommes-nous vraiment nous sur les réseaux sociaux ?

Les réseaux sociaux ont permis à tout un chacun de s’exprimer librement, sans retenue. Sommes-nous vraiment nous sur les réseaux sociaux ? C’est la question lancée par le professeur de philosophie Patrice Jean-Pierre à l’auditoire. Une question pertinente, lorsqu’on voit les dérives provoquées par les applications. Ces dérives impactent l’estime et la confiance en soi auprès des plus jeunes. Les réseaux sociaux ont permis de rendre la pratique du selfie courante, et avec elle les filtres qui doivent sublimer, qui lissent la peau, réduisent la taille du nez, agrandissent le regard ou rendent le teint parfait. Un nouveau standard dangereux pour les jeunes, qui développent un rapport compliqué avec l’image qu’ils ont d’eux-mêmes.

Le Café-Philo, je l’espère aura permis aux jeunes de réaliser qu’ils doivent faire attention à leur usage, notamment pour le futur. Car les réseaux sociaux, ont amené une identité virtuelle où il faut se montrer constamment entrain de faire quelque chose, alors que tout se joue dans la réalité. Une identité qui peut desservir sur le marché de l’emploi, même des années après les publications.

Stécy Lancastre, Journaliste.

D’après une étude britannique menée sur plus de 10 000 adolescent.e.s de 10 à 15 ans, on constate que les jeunes filles accordent plus d’importance à l’image de soi sur les réseaux sociaux que les garçons, parfois même de façon excessive. En effet, d’après l’étude, 40% des filles utilisant régulièrement les réseaux sociaux présentaient des signes de mal-être, de dépression, des troubles du sommeil ainsi qu’une mauvaise image corporelle, soit 35% de plus que les garçons. Les jeunes filles seraient aussi plus victimes de cyber-harcèlement que les garçons. Ce phénomène est notamment lié aux réseaux sociaux Instagram, Snapchat ou encore TikTok dont le principe est de poster des photos et des vidéos de soi-même et de son quotidien, et sur lequel on assiste à des mises en scène donnant l’illusion aux autres utilisateurs que chacun mène une vie meilleure que la sienne. Voir des photos qui font « rêver » défiler à longueur de journée augmente les complexes que nous avons de nous-même et de nos vies.

Les conclusions de cette étude ont permis de constater que plus le temps passé en ligne par les jeunes augmente, moins ils se sentent heureux dans leur vie. Dans l’ensemble, il a été remarqué que passer beaucoup de temps sur les réseaux sociaux réduit la satisfaction que nous avons sur tous les aspects de notre vie. Les médias sociaux semblent favoriser les comparaisons sociales négatives avec les autres, car nous avons tendance à être dans un état idéalisé.

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