En pleine campagne océanographique, deux  scientifiques se sont arrêtés à Vieux-Habitants, le temps d’une soirée pour expliquer leur travail, et les enjeux de leurs études pour notre société. Une conférence-débat sur la thématique: “géosciences et enjeux sociétaux pour la Guadeloupe” qui a intéressé les Habissois. Un franc succès pour la municipalité, à l’initiative de ce rendez-vous. 

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En pleine campagne océanographique, dans les petites Antilles, Livio Ruffine est chercheur-HDR à l’’Institut Français de Recherche pour l’Exploitation de la Mer. Son titre de chercheur-HDR, constitue la plus haute qualification universitaire, l’habilitation à diriger des recherches (HDR) est un diplôme national de l’enseignement supérieur qu’il est possible d’obtenir après un doctorat. Depuis 1984, il est le plus haut des diplômes français.) . Le scientifique nous a fait l’honneur de sa présence, sans dissimuler sa joie,  d’être de retour sur sa terre natale, pour partager ses connaissances avec les Habissois.  Il est né et a grandi ici avant de prendre son envol pour l’Angleterre. C’est en 2008, qu’il rejoint L’IFREMER à BREST. 

Chef de laboratoire à l’Ifremer, Livio Ruffine part de temps à autre en campagne en mer, et c’est la première fois qu’il vient dans la zone des Petites Antilles. Le navire de l’Ifremer est équipé d’un robot pour l’exploration des grands fonds marins. Ce robot possède un bras capable de collecter des hydrates de gaz et de filmer les fonds marins où se trouvent ces boules de gaz.  Livio Ruffine a ainsi pu visionner ces boules de gaz au large de la Guinée et de la Turquie des fonds abritant des hydrates. C’est ce qu’il fait actuellement dans le cadre de la campagne Manta-Ray en cours, dans la zone des Petites-Antilles. 

La conférence a démarré avec l’enseignant-chercheur en géologie de l’université des Antilles, Jean-Frédéric Lebrun. Il a présenté plusieurs programmes de recherches dont le projet KaShallow (de Karukera le nom Caraïbe de la Guadeloupe et de l’Anglais “Shallow” peu profond)  qui a pour objectif l’étude de l’évolution sédimentaire et tectonique au Néogène et au Quaternaire de l’avant-arc des Petites Antilles dans le secteur de la Guadeloupe. Dans cette région, le bassin de Marie-Galante est dans une situation géodynamique favorable vis-à-vis de la subduction. Ce bassin en mer a finement enregistré les mouvements verticaux de l’avant-arc au cours de son histoire. En particulier, les carbonates de plates-formes, que l’on retrouve à toutes les époques en différents points du bassin, sont très sensibles aux variations environnementales et permettent d’identifier des paléo-niveaux marins et ainsi d’obtenir des repères fiables pour quantifier les mouvements verticaux. D’une façon générale, le projet contribuera à la compréhension de l’évolution tectono-sédimentaire des plates-formes carbonatées de marge active.

Une campagne pour étudier la zone de subduction des antilles du 25 avril au 25 juin 2022

La campagne en cours, étudie la zone de subduction. C’ est l’endroit où deux plaques lithosphériques se rejoignent, l’une chevauchant l’autre . La plupart des volcans terrestres se produisent parallèlement et à l’intérieur des terres à partir de la frontière entre les deux plaques. Ces plaques se heurtent, glissent et s’écartent les unes des autres. Là où ils entrent en collision et qu’une plaque est poussée sous une autre (une zone de subduction), les tremblements de terre, les tsunamis, les éruptions volcaniques et les glissements de terrain les plus puissants se produisent. Ces évènements climatiques, nous concernent directement. L’objectif pour les experts et de comprendre ces phénomènes pour mieux les vivre si ils venaient à se produire.

L’exposé s’est terminé par les questions du public conquis par l’intervention de ces scientifiques pédagogues et passionnés. 

Stécy LANCASTRE, Journaliste

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