Lilibet Deeclan de son vrai nom Chantal O. est une Guadeloupéenne qui a pris le large très jeune. Quitter la Guadeloupe et son caractère paradisiaque pour la grisaille et le froid parisien a été une étape importante dans la vie de cette écrivaine en pleine ascension qui a obtenu son bac à 44 ans.

 

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La première fois que nous avons rencontré Lilibeth Deeclan c’était en mars 2018 sur les Champs-Elysées. L’avenue qui sera très festive encore quelques jours suite à la victoire de l’Équipe de France, championne de la Coupe du Monde de Football. Nous nous sommes rencontrés dans un café parisien. Un rendez-vous nécessaire pour découvrir celle qui nous a fait confiance pour animer sa communauté en vue de la sortie de son premier roman, Warrior’s Organization

Dans une autre vie, Lilibeth Deeclan était une sportive, pratiquant tour à tour le basket, le foot, le hand, le tennis. Les ballons n’avaient aucun secret pour elle. Une vie qu’elle a menée en Guadeloupe jusqu’en 1999, année de son départ pour la France Hexagonale. Les années qui ont suivi ce départ vers d’autres horizons ont été ponctuées par des allers/retours entre Paris et son papillon. “C’est toute une vie que je laissais, le saut a été compliqué”.

Lilibeth a grandi en Guadeloupe. Originaire de la région basse-terrienne, elle a passé une bonne partie de son adolescence au Raizet. “Je passais mes week-ends et mes vacances dans notre maison de campagne à Gourbeyre”, raconte-t-elle. Lilibeth Deeclan a toujours été une créative, une passionnée. “De tous les enfants de mes parents, j’étais la seule à sortir du rang, à attendre et vouloir quelque chose d’autre de la vie”

“J’ai commencé au bas de l’échelle, à nettoyer les salles de cours et à faire la plonge du midi”

Mère de deux enfants, Lilibeth Deeclan n’avait pas de réel bagage scolaire. De concours en concours, elle intègre la Fonction Publique. “J’ai commencé au bas de l’échelle, à nettoyer les salles de cours et à faire la plonge du midi”, explique-t-elle. Depuis, elle est devenue gestionnaire financier et comptable dans une université parisienne“. Je considère que j’ai réussi ma carrière. Ce sont des années de sacrifices, à vouloir à tout prix m’en sortir pour offrir ce que je pouvais de mieux à mes enfants”, ajoute-t-elle.

“Mon île est dans mon sang !  Malgré mes 19 années de vie métropolitaine, j’ai le souhait de venir exercer chez moi”

Une vraie fanm doubout qui a obtenu son bac à 44 ans. Elle a aussi appris le métier de l’aide à la personne et assiste une sophrologue. “Vivre à Paris m’a permis d’avoir ces possibilités de choix professionnels, mais je n’ai jamais oublié mon île”.

Elle affirme avec conviction : “Mon île est dans mon sang ! Malgré mes 19 années de vie métropolitaine, j’ai toujours eu le souhait de venir exercer chez moi”.

Je fais partie de ces milliers d’Antillais qui font leur demande de mutation chaque année sans jamais l’obtenir. Comme un bon nombre, Lilibeth Deeclan rêve de revenir sur son île. Elle ne veut pas attendre la retraite ou pire encore… “Je ne lâche rien car il n’y a aucune raison pour que je ne fasse pas partie du wagon des candidats ayant obtenu un retour”.

Dans cette attente, Lilibeth Deeclan se révèle par l’écriture. Adolescente, elle dévorait les romans d’amour. “Les romans Harlequin encombraient ma table de chevet mes armoires au fur et à mesure du temps. À ce jour j’aurais pu tapisser une grande pièce”, s’enthousiaste-t-elle.

Parfois insatisfaite du récit, elle refaisait le roman, le réécrivait. C’est la révélation. En 2017, elle fonce et réalise son plus grand rêve : écrivaine. Pseudonyme choisi, Lilibeth Deeclan. “Au bout de 6 mois mon roman était bouclé, en un an et demi, Warrior’s Organization, tome 1 GARETH était paru”.

“Les histoires qui finissent toujours bien c’est “ma came” ajoute à cela du sexe (surfant sur la vague de Cinquante nuances de Grey), de la fiction et du paranormal, c’est exactement le contexte dans lequel je souhaite me retrouver dans mes lectures. De plus, sur cette saga j’essaie d’apporter une touche historique et ethnologique, de façon à ce que le lecteur ait une connaissance des peuples et cultures qui existent ou qui ont existé sur cette Terre”.

Se réaliser dans l’écriture est le saint Graal de cette Guadeloupéenne expatriée. Une ouverture de connaissances qu’elle vit pleinement. Une femme qui s’est faite seule avec le goût irréfutable d’éclore.

Stécy LANCASTRE

crédit photo : S.L

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