Elle imagine. Elle dessine. Elle innove. Maëva Tharsis a créé sa société Kréo’Design depuis bientôt deux ans. Notre entrepreneure de la semaine s’occupe de votre intérieur et le repense selon vos goûts, avec sa touche.

 

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Mont-Royal, 15h. L’un des arrondissements les plus animés de Montréal. Il fait bon. Pas beau. (Rires). Ici, les saisons sont très marquées. Pas de demi-mesure. Sur la place, à la sortie du métro, il y a du monde. Dans cette foule enchantée, notre portrait de la semaine se fait remarquer par sa tenue rose fluo. Impeccable. Maëva Tharsis nous fait signe de la main. Tout en marchant, elle raconte son bonheur de vivre au Canada. Nous finirons par nous installer à la terrasse du Plan B. Une bonne adresse que nous vous conseillons.

“J’ai toujours su que je ferai du design”

Maëva Tharsis a grandi en Guadeloupe, dans la région basse-terrienne, entre Saint-Claude et Trois-Rivières. Elle a connu les rangs stricts de Versailles (école privée catholique) avant de rejoindre le très connu Lycée Gerville Réache, dans le centre-ville du chef-lieu de la Guadeloupe. Elle y suivra sa scolarité jusqu’au BTS. Malgré de bonnes expériences dans le management et l’univers de la banque, elle affirme avec certitude : “J’ai toujours su que je ferai du design”. Sa mère est une grande fan des beaux objets et de l’intérieur. Un goût prononcé dans lequel elle a baigné toute son enfance et son adolescence.

À l’heure des études et surtout des grands choix, Maëva quitte la Guadeloupe pour Bordeaux. Elle se jette à l’eau. “Aller à Bordeaux a été l’une des meilleures choses de ma vie, car cela m’a permis d’affirmer mes choix”.  À Bordeaux, elle voulait intégrer une grande école de commerce. Cela ne se fera pas. “J’ai vécu cet échec comme une opportunité de mieux faire”. Elle s’envolera pour le Québec en 2009.

“Si tu es capable pour les autres, tu es capable pour toi”

Huit ans plus tard, Maëva Tharsis est en total accord avec ce choix qui l’a conduite à Montréal. Une ville d’opportunités dans laquelle elle a suivi durant deux ans une formation de designer au Collège Inter-Dec. “Je n’ai pas trouvé du travail immédiatement à ma sortie de l’école, il a fallu redoubler d’efforts”. Elle finit par trouver et restera deux ans salariée pour le compte d’une entreprise dans ce domaine. C’est suite à la faillite de cette compagnie qu’elle décide de se lancer à son compte en 2016. “Si tu es capable pour les autres, tu es capable pour toi”, dit-elle.

“Ce que Montréal m’apporte, je l’apporte en Guadeloupe, ce que la Guadeloupe m’apporte, je l’amène à Montréal”

 

“Mon père a été mon premier client”, raconte-t-elle avec tendresse. “Nous étions assis au restaurant, j’ai pris la serviette de table pour lui dessiner son futur cabinet de kiné. C’était la première fois qu’il me voyait au travail. Il m’a engagé”.

De cette rénovation, elle a ainsi trouvé d’autres contrats en Guadeloupe. “Notre plus grand défi en tant que designer consiste à créer des espaces fonctionnels, sécuritaires et en cohérence avec les besoins et objectifs du client. Tout ceci avec des échéances et des budgets serrés”.

Un métier de création constante dans lequel il faut se démarquer avec sa touche personnelle. La source d’inspiration de Maëva c’est la maison créole. Elle y a vécu et y puise son énergie créatrice.

Kréo Design rappelle ses racines créoles. Kréo en esperanto – une langue qui facilite la communication entre tous ceux qui n’ont pas la même langue maternelle – signifie création. Une histoire de couleurs, de formes et surtout de design dans laquelle elle exprime ses origines et son aventure d’expatriée au Québec. “Ce que Montréal m’apporte, je l’apporte en Guadeloupe, ce que la Guadeloupe m’apporte, je l’amène à Montréal. Un échange authentique et coloré. « Dans un monde où les hommes construisent trop de murs et pas assez de ponts », la designer a donc choisi le camp de l’ouverture aux autres.

 

Stécy LANCASTRE

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