A 23 ans, Mathis OneBlaze fait partie de la génération musicale qui innove dans le style et les sonorités. Héritier du gwoka, OneBlaze allie les rythmes et propose une musique authentique et expérimentale…

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LaNouvelleSam : Quel est ton parcours musical ?

Mathis OneBlaze : J’ai fait mes premiers steps avec le groupe NSX, j’étais encore au collège. C’est avec eux que j’ai enregistré mes premiers morceaux. Ils étaient tous plus âgés que moi et très matures. Cette école m’a transmis une vision assez sérieuse de la musique, notamment au niveau du texte. Arrivé au lycée, avec Slyner & Jeren’s nous avons créé le groupe YRHN et avons sorti nos premières mixtapes. C’est l’époque des clash et des freestyles. Avec eux mon rap s’est dégourdi. Vulgarité, amusement, punchlines, sans pour autant perdre la positivité. 

Depuis, j’ai fini mes études et j’ai ouvert mon studio d’enregistrement et maintenant la boite de production audiovisuelle, NoFilter Inc. avec Rzm et itsFuckingTrack.

 

“C’est l’univers d’un jeune en pleine vingtaine qui monte son business et croit en ses rêves.”

LNS : Parle-nous de ton univers musical, comment le qualifierais-tu ?

M. OB. : A l’image de ma vie. Etant faite de découvertes, de rencontres, d’enseignements, mais aussi d’épreuves. C’est ce qui définit au mieux ma musique. Elle est vraie, authentique et assez expérimentale sous certains aspects. C’est l’univers d’un jeune en pleine vingtaine qui monte son business et croit en ses rêves. Comme un journal intime. Il y a aussi des épreuves, des histoires de coeurs, c’est la vraie télé-réalité en fait. 

Quelle est la chose qui te donne le plus envie de faire cette musique?

Quand je vis quelque chose de fort, je me pose et j’analyse. Ce n’est pas toujours évident mais l’objectif est d’apprendre de mes erreurs. Tirer le positif de ma vie et le transmettre. Mais la démarche n’est pas uniquement emphatique, car je me libère aussi en le faisant. C’est une thérapie. Parfois j’ai comme une pulsion, je me retrouve à prendre une instrumentale et à coucher dessus l’émotion que j’ai sur le moment.  

( Mathis OneBlaze – Business Trip )

Parfois j’ai une idée précise en tête, quelque chose à dire, alors j’écris puis je m’enregistre. Sincèrement cela m’aide à me détacher, a prendre du recul. 

Qu’est-ce qui est le plus gratifiant dans ta pratique de la musique ?

Faire quelqu’un passer un bon moment en m’écoutant. Oublier une de ses peines ou de se rappeler d’un de ses meilleurs souvenirs. De plus en plus souvent, je reçois des messages d’encouragements. A chaque fois que je reçois un de ces messages je trouve une nouvelle énergie. L’ombre de tous mes doutes disparait.

( Mathis OneBlaze – Pour La Gloire )

Et le plus difficile, ou décevant ?

Le plus difficile c’est de devoir interrompre une séance studio… Ou tout autre processus créatif. Le plus difficile c’est de devoir penser a des chiffres, pour quelque chose que je fais naturellement. Devoir mettre un prix sur mon talent. Le vendre. Paradoxalement, c’est aussi pourquoi je m’intéresse au marketing. Mon premier objectif est de quitter la rat race. Je pourrais me consacrer pleinement à ce que j’aime. Créer. 

Quelle reconnaissance attends-tu ?

La reconnaissance ? Celle de qui ? J’en ferais quoi ? Sincèrement j’aimerais juste pouvoir apprécier un monde plus équilibré avant mes 30 ans. Si je peux être une source d’inspiration je l’accepte, mais je ne suis pas non plus un guru (Salut Laylow Down !). J’attends qu’on m’imite sur un point. J’aimerais inciter tous ceux qui hésitent encore, à se lancer enfin. Créez votre entreprise ! C’est l’avenir. Claquez la porte. Lâchez-vous ! Faites un plan réaliste – économisez, faites pas les cons non plus !-puis lancez-vous! Je ne fais rien d’extraordinaire seulement, ce que j’imagine bon pour moi.

Arrêtez d’attendre, investissez en vous et ayez la foi.

 

Penses-tu que les musiciens ont un rôle social en France ? Si oui, lequel ?

C’est une question que je me pose sincèrement, tu es forte ! On peut se dire que non. Et la c’est carte blanche pour être irresponsable et faire à peu près n’importe quoi.  On peut aussi se dire qu’on a un rôle, une mission et la prendre à cœur. Quel retour sur investissement sera meilleur selon toi ? On associe la musique à beaucoup de nos grands moments ou grandes décisions. Et d’ailleurs, qu’ils le veuillent ou non les musiciens sont le reflet de la société dans laquelle ils vivent. Qu’ils soient authentiques ou non, sincères ou non. Ils remplissent leur rôle. Ils mettent la société en face d’elle-même.

Quel constat pourrais-tu faire aujourd’hui sur la musique antillaise en général ?

Ne penses-tu pas que les anciens sont à bout de souffle ? Il est peut-être temps de passer le relais les gars. Arrêtez de vous plaindre, montez vos labels, signez des young boys… J’exagère mais pour répondre à la question, un changement s’opère. Lentement mais sûrement, les oreilles se tournent vers les nouvelles générations. Le boulot des vétérans maintenant est de montrer la recette aux jeunes, les former, transmettre l’expérience et l’expertise. On manque de direction artistique. Il y a beaucoup d’artistes, mais peu de direction. Trop de talents sous-exploités, voire totalement inexploités. 

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