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Exposition : « The Color Line », un parcours passionnant sur la lutte des africains-américains

«The Color Line», du musée du Quai-Branly- Jacques Chirac, est signé Oliver W. Harrington. Peintures, photos, textes, films, durant toutes ces années, les artistes n’ont cessé de pointer les inégalités, les injustices et le racisme à travers leur art. 600 oeuvres agencées par Daniel Soutif, le commissaire de l’exposition. Quel rôle a joué l’art dans la quête d’égalité et d’affirmation de l’identité noire dans l’Amérique de la Ségrégation ? L’exposition rend hommage aux artistes et penseurs africains-américains qui ont contribué, durant près d’un siècle et demi de luttes, à estomper cette “ligne de couleur” discriminatoire.

Des artistes engagés

la « Color Line » est une expression reprise d’un article de Frederick Douglass ancien esclave américain. Cette ligne de couleur symbolise la ségrégation des Noirs aux États-Unis, après la guerre de Sécession et la fin officielle de l’esclavage en 1865.  Les oeuvres de nombreux artistes comme Horace Pippin, Jacob Lawrence ou encore Mickalène Thomas pour ne citer qu’eux font partie de cette exposition passionnante retraçant 150 ans d’histoire en 600 peintures, dessins, photos, sculpture, livres et autres documents. Un déroulement chronologique allant de l’esclavage et la ségrégation à l’égalité des droits.

Dès l’entrée de l’expo, les spectateurs sont plongés dans la thématique par une poterie de David Drake. Il s’agit de la plus ancienne oeuvre d’art d’un artiste noir-américain. Le parcours peut commencer.

Tout un pan de l’histoire afro américaine est revue par les artistes qui ont principalement abordés les thèmes du sport, la ségrégation, les lynchages, ou encore la condition des femmes noires aux Etat-Unis. L’homme fort de cette exposition est W.E.B du bois un sociologue historien qui a milité toute sa vie contre les lynchages.

Du sombre à la lumière

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La visite se poursuit avec un thème plus sombre : les bataillons de soldats afro-américains de la Première Guerre Mondiale. Les récits illustrés de Horace Pippin, peintre de style naïf, comptent parmi les œuvres les plus intéressantes de l’exposition. Qualifié de « premier important artiste noir à apparaître sur la scène américaine » après que trois de ses peintures aient été exposées par le MOMA, cet artiste autodidacte nous livre ici son expérience de la guerre en France. Malgré les engagements à la guerre, les afro-américains se sont faits lynchés à leur retour. Désillusion pour ceux qui croyaient qu’ils seront épargnés.

Après une salle sombre et triste, la salle suivante est consacrée à Harlem et le « New Negro ». Une nouvelle génération d’artistes émerge et se fait connaitre : musiciens, philosophes, poètes et acteurs. Dans cette partie le cinéma subira les effets de la ségrégation puisque les noirs ne pouvaient pas jouer dans les mêmes films que les blancs. C’est de là que naît le mouvement « race cinéma » avec des oeuvres spécifiques pour les noirs. Quel audace !

Nous nous rappelons avec émotion de la série de 60 tableaux The Migration Series de Jacob Laurence qui dépeint les migrations massives du Sud rural au Nord industriel. Mais aussi de l’art contemporain coloré et passionné. Une exposition qui livre un magnifique message de tolérance avec on l’espère une révolution vers l’égalité sans fin. The Color Line est la mise en lumière d’une créativité ignorée. On s’arrête là, le reste c’est à vous d’aller le découvrir ! Vous avez jusqu’au 15 janvier 2017

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